Les deux font la paire
AFFAIRES. Organisation, passion, confiance et dépassement de soi sont les qualités que possèdent les sœurs Alexanne et Daphné Le Houillier, et qui leur ont permis de créer La Mèche par Lehou, une entreprise spécialisée en chandelles faites à la main avec de la cire de soya.
C’est le 1er août 2022 que la jeune entreprise de Shawinigan naît de l’initiative de Daphné, la cadette. Elle parvint à convaincre l’aînée qui était plus réservée au départ. C’est d’ailleurs de cette façon qu’elles équilibrent leurs forces au sein de ce projet commun : l’une est intense et à l’écoute de son coeur, l’autre est modératrice et à l’écoute de sa tête.
Chez les Le Houillier, il n’était pas rare d’apercevoir une petite flamme qui se dandinait tranquillement dans un coin de la demeure. Cette invention de la nuit des temps ne les a jamais quittées depuis. Alors qu’elles se cherchaient un but à atteindre ensemble, la confection de bougies leur semblait comme quelque chose de relativement accessible, simple et qui agrémenterait le foyer des gens par son ambiance chaleureuse.
« Il y a toujours quelque chose qui brûle chez nous », indique d’entrée de jeu la copropriétaire Alexanne Le Houillier.
Le duo se démarque par la création de parfums inspirés des saisons : selon elles, c’est vraiment ce qui rend l’entreprise unique. Elles remarquent d’ailleurs qu’elles ont avantage à miser sur les points de vente en présentiel plutôt que sur le commerce en ligne car elles observent que les clients sont beaucoup plus enclins à acheter un coup qu’ils ont senti le produit.
« C’est rare que le monde n’achète pas quand ils sentent nos chandelles », ajoute Alexanne. Que ce soit à la clémentine, au limoncello, à la carambole ou encore au melon d’eau, c’est important pour elles d’offrir un large éventail d’odeurs qui font le bonheur de tous et qui sentent dans toutes les pièces de la maison.
« C’est d’ailleurs un bon indicateur de la valeur du produit – quand on n’a pas à se promener partout dans la maison avec sa bougie afin de s’assurer que la fragrance soit bien diffusée. On reconnaît également la puissance du parfum si on peut le humer même quand la chandelle est froide », ajoutent les artisanes.
Leur soya, en plus d’être certifié sans pesticide ni OGM, est majoritairement québécois. Bien qu’elles aient quelques fournisseurs en Ontario aussi, elles privilégient les cultures locales.
« On fabrique des produits épurés et de haute qualité qui sont là pour accompagner les gens dans leur quotidien », précise Daphné Le Houillier.
Elles expliquent que faire des bougies, c’est beaucoup plus complexe que de mélanger de la cire à une fragrance. « Les odeurs ne sont pas compatibles avec n’importe quelle recette de cire, soutiennent-elles. C’est pour ça qu’il faut faire beaucoup de tests afin d’offrir de bons produits et c’est ce qui fait la différence entre une bonne et une moins bonne entreprise. Ça nécessite beaucoup de concentration et de rigueur car il y a des températures particulières à respecter à chaque étape de réalisation. »
En très peu de temps, La Mèche par Lehou a connu un succès fulgurant. Elles ont été approchées par les marchés de Noël de Joliette, Laval et Sainte-Thècle, où on a pu les voir cette année. Elles ont également été repérées par le site web québécois Le Panier bleu. D’ailleurs, la jeune entreprise figure première sur leur article Six entreprises de chandelles faites au Québec à découvrir.
Coup de pouce à la communauté
Les soeurs Le Houillier vont plus loin: elles veulent que leurs ventes et leur visibilité permettent de redonner à la communauté. Elles ont un fort sentiment d’appartenance envers leur région et désirent que ce soit les gens de la Mauricie qui profitent des montants accumulés. C’est pour cela qu’avec l’engouement des fêtes, elles ont saisi l’occasion de collaborer avec la Fondation de la SSS de l’Énergie, fondation qui leur tient particulièrement à cœur. Elles-mêmes travailleuses dans le domaine de la santé et anciennement au CIUSSS MCQ, elles connaissent la réalité du métier et savent que chaque geste fait la différence. En un mois seulement, elles ont amassé une somme de 550$ qui sera investie dans l’achat de matériel, en vue d’offrir des soins appropriés aux patients.
En plus de renouveler l’expérience l’année prochaine, Alexanne et Daphné lèvent la barre haut en se mettant au défi de contribuer à davantage de fondations. « Ça donne une bonne raison de consommer et l’argent donné a un impact direct. »
Pour 2023, les inséparables ont l’intention de continuer d’évoluer dans le monde de la chandelle tout en s’ouvrant à de nouveaux horizons. Elles comptent augmenter la production et mettre en place plusieurs points de vente mais sans pour autant délaisser les valeurs familiales et le cachet artisanal.
Elles prévoient proposer des modèles de bougies inédits. Pour le moment, elles vont poursuivre cette aventure à deux mais elles prévoient éventuellement procéder à l’embauche de main d’oeuvre, surtout pour les périodes assez achalandées. Elles débuteront la nouvelle année dans un autre local situé dans l’édifice Bathurst dans le secteur Grand-Mère, à Shawinigan, sachant que leur ancien local ne répondait plus à leurs besoins, en plus de s’avérer trop coûteux.