Pierre Giguère souhaite un véto du premier ministre

Les changements proposés à la carte électorale du Québec continuent de susciter la grogne du côté du député Pierre Giguère qui verra son comté de Saint-Maurice disparaître au profit des circonscriptions de Laviolette, Trois-Rivières et Maskinongé.

Pierre Giguère s’est engagé ce weekend à acheminer à l’Assemblée nationale les résolutions adoptées dans les municipalités de sa région qui dénoncent les modifications, mais pour des raisons bien différentes que dans la métropole.

M. Giguère et les élus municipaux critiquent notamment les nouvelles délimitations élaborées par la CRÉ. «Le nouveau territoire qui est proposé, ça me prendrait huit heures pour me rendre à l’autre bout en auto», a-t-il illustré en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne.

«Nous, en région, on a le même budget de personnel que dans de tout petits comtés à Montréal, mais on a des distances énormes à parcourir. On veut donner le même service. Pourquoi le citoyen québécois en région n’aurait pas le même service qu’ailleurs?», a-t-il souligné.

À ce point-ci, le temps des contestataires est compté. Il ne reste que quelques étapes avant que les changements ne soient définitivement entérinés. La loi prévoit qu’après le dépôt du deuxième rapport, il y aura un débat limité à cinq heures à l’Assemblée nationale. Dix jours plus tard, la CRÉ va publier un rapport final pour que les changements soient adoptés officiellement — à ce moment-là, le premier ministre pourrait mettre son droit de veto, a fait remarquer le député Pierre Giguère.

M. Giguère a affirmé, résigné, qu’il pensait déjà avoir «perdu cette bataille» même s’il est lui-même dans le parti gouvernemental. «Il faut qu’il (le premier ministre) écoute tous les Québécois. C’est à lui à jongler avec la balle à la fin. Peu importe la décision, il y a un impact. Il faut comprendre aussi qu’on a une institution, le Directeur général des élections du Québec, qui a un travail à faire», a-t-il soutenu. «Peu importe quand il y a une modification dans la carte électorale, ça dérange toujours. Un changement dérange toujours», a-t-il ajouté.

En vertu de la Loi électorale, la CRÉ procède à un nouvel examen de la carte électorale lors de la deuxième élection suivant les dernières modifications. Dans ce cas-ci, elles remontent à 2011 — des élections générales ont eu lieu en 2012 et 2014 au Québec. La carte est élaborée en fonction de la population dans chaque circonscription.

Le député Pierre Giguère dit «personnellement» croire qu’une réflexion s’impose. «C’est quoi qu’on veut comme société? Est-ce qu’on veut occuper le territoire? Si on veut occuper le territoire, il faut donner des services à tout le monde», a-t-il conclu.

Source: Presse Canadienne