Profession : dénicheur de perles rares
EMPLOI. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre comme on connaît, recruter plus de 1000 employés par année ferait pâlir d’envie n’importe quel magicien.
« On a moins de candidatures que dans le passé mais on vient toujours à bout de pourvoir les postes. Quand c’est plus spécialisé, ça demande parfois un peu plus de temps », lance Claude Grenier qui est à la recherche des perles rares depuis maintenant plus de 35 ans.
Le fondateur de Claude Grenier Ressources Humaines en 1987 a tout vu dans sa carrière. « Quand l’Auberge Gouverneur Shawinigan a ouvert ses portes au milieu des années 1990, il y avait 72 postes à combler. J’avais reçu 3500 CV par la poste. Même que le maître de poste m’avait dit de venir les chercher moi-même, que ses postiers n’étaient pas des ânes », sourit-il en racontant l’anecdote.
Tout le contraire d’aujourd’hui. « Nous sommes présentement dans ce que nous appelons un marché d’employés. Ce sont eux qui ont le bout du bâton. Le conseil que je donne toujours aux employeurs, c’est de s’en occuper. Si tu ne le fais pas, ils vont aller voir ailleurs », souligne celui qui a déménagé ses bureaux au centre-ville de Shawinigan en début d’année 2023.
Située au 61, 6e Rue de la Pointe, au 2e étage de Meubles Jacob, la nouvelle place d’affaires offre de vastes bureaux, plus fonctionnels, et permet un environnement de travail éclairé plus spacieux et inspirant.
Selon lui, la situation ne se résorbera à court terme. « Dans les années 1950, avec toutes les grosses usines qu’on y trouvait, Shawinigan vivait la même situation qu’aujourd’hui. Un employé qui n’était pas satisfait de sa job pouvait quitter l’Alcan pour aller travailler à Belgo. Pis si ça ne faisait pas, il s’en allait à la Carbure », rappelle Claude Grenier.
L’IA et l’immigration
Aujourd’hui, pour combler le manque de main-d’œuvre, la solution passe par l’automatisation, l’intelligence artificielle (IA) et bien sûr, l’immigration. « Juste à Shawinigan, on retrouve plus de 40 nationalités. Les régions vont devenir de plus en plus multiethniques, prévoit-il. Et le nouveau phénomène, c’est que ces gens-là s’établissent en permanence dans les régions au lieu de retourner dans les grands centres comme ça se faisait auparavant.
Lui-même recrute beaucoup de main-d’œuvre en Afrique de l’Ouest dans des pays comme le Burkina Faso, le Togo, la Côte d’Ivoire. « J’en ai fait venir pour Canadel à Louiseville, une vingtaine pour les McDo en Mauricie et une trentaine pour IGA Famille Gauthier ici à Shawinigan. »
Au fil des années, Claude Grenier Ressources Humaines a pris beaucoup d’ampleur en offrant à ses clients divers services, que ce soit en matière d’embauche, d’ateliers de formation et de conférences, de relations de travail, de démarches d’équité salariale ou de gestion des ressources humaines de façon générale.
Le Shawiniganais aime se décrire comme un gars qui trouve des solutions aux problèmes. « Quand le marché de l’emploi baissait, j’étais dans les relations de travail en train de négocier trois ou quatre conventions collectives. C’est rare qu’on m’appelle quand ça va bien. Mais j’aime ça comme ça. J’ai 67 ans et je suis encore passionné par ma job. Là, je viens de terminer une formation pour être Médiateur accrédité. C’est une corde de plus à mon arc », souligne celui qui prépare tranquillement la relève avec son fils Jean-Daniel qui œuvre à temps plein au sein de l’entreprise depuis maintenant trois ans.