TAG Media: Diane Borgia porte plainte à la police
Diane Borgia a formellement déposé mercredi matin une plainte à la Sûreté du Québec (SQ) en lien avec la disparition de biens totalisant environ 8000$, appartenant la Ville de Shawinigan et obtenus en contrepartie d’un prêt consentit par le CLD à l’éphémère entreprise TAG Media à l’été 2015.
La porte-parole de Shawinigan Citoyens Avertis (SCA) avait prévenu mardi soir lors de la période de questions de la séance du conseil qu’elle irait déposer une plainte à la police dès le lendemain. Arrivée au poste de la SQ de Shawinigan vers 9h30, elle n’en est ressortie que brièvement vers 11h30 pour rencontrer les médias. «Ça se passe très bien, a-t-elle commenté avant de retourner à l’intérieur retrouver l’enquêteur. Il y en a pour quatre pages dans le formulaire de plainte. J’ai un dossier étoffé avec des preuves solides. On va retrouver ces biens là ou bien ceux qui en sont en possession.»
Diane Borgia s’est vivement défendue de faire cette sortie publique alors que la campagne électorale pour renouveler le prochain conseil municipal débutera officiellement vendredi en fin de journée. «J’ai commencé mes démarches dans ce dossier au mois de juin. Ce n’est pas de ma faute si la Ville a utilisé le maximum des délais à sa disposition pour me fournir les informations que je demandais.»
En séance du conseil mardi, le maire Michel Angers a laissé entendre que la démarche de Mme Borgia était motivée par une vengeance entretenue envers la conseillère Nancy Déziel. Celle-ci avait vaincu la porte-parole de SCA lors des élections municipales de 2009 dans le district de la Rivière et elle est aussi la conjointe de Yves-François Blanchet, le fondateur de Tag Media à l’origine de toute cette affaire.
Rappel des faits
Selon les documents obtenus par Diane Borgia et transmis aux médias, le CLD Shawinigan – aujourd’hui dissout et intégré à la Ville – a accordé en juillet 2015 un prêt de 35 000$ à TAG Media, entreprise qui était incubée au DigiHub. À peine trois mois plus tard, TAG Media ferme les livres et ses actifs évalués à 12 000$ sont transférés à la Ville pour honorer une partie de l’entente.
La balance du prêt, soit 23 000$, est assumée à parts égales entre l’homme d’affaires Marcel Ayotte – qui avait financé l’aventure TAG Media – et Yves-François Blanchet. La caution de M. Ayotte aurait été entièrement remboursée en août 2016 tandis que l’ancien ministre de l’Environnement s’est entendu en février 2017 pour honorer sa part à raison de versement mensuel de 319$ jusqu’en janvier 2020.
Après quelques demandes d’accès à l’information adressées à l’Hôtel de ville et des démarches individuelles menées auprès de tiers, Diane Borgia apprend qu’une partie des biens remis à la Ville a été vendue pour une valeur de 4080$. Selon elle, la Ville dit ignorer où sont le reste des actifs. Plus précisément, le greffier Yves Vincent écrit dans une correspondance avec Mme Borgia que «Nous ne détenons pas de document qui précise le lieu d’entreposage de ces biens.» La plainte de vol déposée par la porte-parole de SCA est directement reliée à ces biens évalués à 8000$ et qui comprenait notamment des ordinateurs portables, iPad, caméras numériques, système téléphonique, etc.
En parallèle avec cette «disparition», Diane Borgia s’interroge sur la qualification de la personne qui a fait l’évaluation de cet inventaire, de même que la façon dont une partie a été liquidée sans que les règles en la matière ne soit, selon les apparences, respectées.