«Un homme juste et intègre»
DÉCÈS. Député de Laviolette entre 1976 et 2001, Jean-Pierre Jolivet se souvient de Jacques Parizeau comme d’un homme de convictions profondes.
«Il était juste et intègre», qualifie l’ancien député. Selon ce dernier, M. Parizeau est à l’origine de la première équité salariale entre les hommes et les femmes. «Dans le temps où j’étais responsable syndical, la loi 25 avait été adoptée et c’est à ce moment que M. Parizeau, qui était un grand serviteur de l’état, trouvait que ça n’avait pas de sens que les femmes, pour le même travail, ne gagnent pas le même salaire que les hommes. Alors les premières conventions collectives nationales ont été signées où déjà là, il y avait un début d’équité salariale entre les hommes et les femmes», se rappelle Jean Pierre Jolivet.
De grandes réformes
«Il a ensuite amené des grandes réformes dans des institutions des années 60, comme la Caisse de dépôt et de placement, la Régime des rentes du Québec», évoque également M. Jolivet. Homme de franc-parler, il disait ce qu’il pensait et pensait ce qu’il disait. «Il disait à l’époque : je suis capable de mâcher de la gomme et de marcher en même temps, donc, c’était une personne capable de faire valoir son point de vue. Il aurait aimé que le Québec devienne souverain cependant. Il est arrivé un cheveu de cet objectif en 1995», indique également Jean Pierre Jolivet.
Un des moments forts qui a marqué Jean-Pierre Jolivet à propos de son ancien chef est une allocution qu’il avait effectuée, à l’époque où il était chef de l’opposition. Il avait choisi de parler de sa mère à l’occasion d’un souper organisé par un groupe de femmes. « Je me souviens, on aurait entendu voler une mouche dans la salle, c’était silencieux. On ne connaissait pas M. Parizeau sous un angle si émotif et il nous avait émus au point où des gens avaient même les larmes aux yeux», se remémore l’ancien député péquiste.
«Un geste qu’il a posé qui m’a beaucoup touché, au moment où j’ai été nommé whip en chef du gouvernement, en 1994, lors de l’assermentation, il n’avait fait placer sur la première ligne, sur la photo. J’étais nommé whip et j’étais au conseil des ministres, sans être ministre à l’époque. Il m’avait placé après le vice-premier ministre et le leader. Ça nous avait touchés énormément, mon épouse et moi, puisque mon épouse avait aussi été invitée à l’assermentation», se souvient Jean-Pierre Jolivet.