Une dernière assemblée de mandat houleuse

SHAWINIGAN. La dernière séance d’un conseil municipal avant une élection se veut la plupart du temps plus animé, et celle de mardi soir à Shawinigan entre dans les livres. Les cols blancs de la Ville en négociation se sont fait voir et entendre, tandis que la représentante de Shawinigan citoyens avertis Diane Borgia a questionné le maire Michel Angers qui a fait appel à la sécurité.

En arrivant à l’Hôtel de Ville, on pouvait voir des rubans de la CSN représentants les syndiqués cols blancs de la Ville avec la mention « Zone D’Angers ». Les cols blancs de la Ville sont les seuls n’ayant pas signé d’entente avec l’employeur.

Une demande d’accès à l’information par Diane Borgia

La représentante de Shawinigan citoyens avertis, Diane Borgia, a demandé des précisions concernant le dossier de Tag média qui a été incubé au Centre d’entrepreneuriat. Mme Borgia a réalisé une demande d’accès à l’information sur la vente de biens et de matériel démontrant que le maire avait apposé ses initiales. Sur un inventaire de 12 000$, seulement 4000$ en bien ont été liquidés, pour un manque de 8000$.

« Logiquement il devrait donc rester pour environ 8 000 $ de biens publics à vendre, mais figurez-vous donc que la Ville dit n’avoir aucun document de suivi, aucun inventaire de ces biens publics non vendus. Ces biens ont disparu! Entre autres des portables, iPad, caméras numériques, système téléphonique… etc. (…) Maintenant, les citoyens pourront tirer leurs conclusions sur votre mode de gestion, quant à nous, la façon dont vous avez traité ce dossier nous démontre clairement votre incapacité à gérer un inventaire de 12 000$, alors nous doutons fortement de votre compétence pour gérer notre ville avec efficacité, ce qui serait profitable pour tous les citoyens ordinaires payeurs de taxes », résumait Diane Borgia.

Toutefois, le maire Michel Angers et président du DigiHub n’a pas répondu en demandant à la sécurité d’intervenir. Mme Borgia clamait qu’il lui restait deux lignes à son intervention. « J’espère qu’à partir de maintenant M. le maire, vous allez cesser de répéter sur toutes les tribunes qu’à Shawinigan on n’a pas besoin d’un vérificateur général. »  Cette dernière s’est ensuite assise et la sécurité n’est pas intervenue. En matinée mercredi, Diane Borgia convoque la presse afin de déposer une plainte de vol de biens publics à la Sûreté du Québec.

Questionnée par l’Hebdo, Mme Borgia était déçue de n’avoir obtenu aucune réponse. « Je me sens comme d’habitude, une personne non respectée. Je m’attendais à avoir des réponses, et je suis en hosti…lité! »

Le maire Angers a donné des précisions aux médias au terme de l’assemblée.

« Ce n’est pas moi qui ai à m’occuper de ce genre de chose, on a du personnel. Mme Borgia me parle de Tag Média, mais nous avons d’autres startups déficitaires. Et ce n’est pas la Ville qui investit. C’est le programme du Fonds local d’investissement (FLI) du gouvernement du Québec. C’est de l’argent qu’on nous donne pour investir dans du capital de risque, la Ville ne paye pas un sou. Pour l’équipement de Tag média, il y a des limites pour un maire de connaître tout ça. Je vois la liste, on me dit que ça va passer et je signe. Je fais ça couramment. On laisse le soin au personnel compétent de s’occuper de ça. Je ne commencerais pas à vendre des ordinateurs moi-même. Pour la plainte de vol, je n’ai aucune espèce d’idée. »

« Elle (Mme Borgia) veut s’attaquer à la conseillère Nancy Déziel et son conjoint, poursuit le maire Michel Angers. C’est juste l’intention qui est dommage pour Mme Déziel, et c’est le message qu’on lance aux entrepreneurs et le lien de confiance avec la Ville. Il y a une grande connotation électorale, elle voulait faire un spectacle, et elle l’a fait. »