Une victoire morale estime Luc Trudel
ÉLECTIONS. Lors d’une intervention peu fréquente en politique municipale, Luc Trudel a convoqué la presse régionale jeudi pour offrir un bilan de campagne… quatre jours après sa défaite aux mains de Michel Angers.
Le candidat à la mairie de Shawinigan qualifie de « victoire morale » le fait qu’il a fait passer la majorité du vainqueur de 6271 à 2111 voix comparé au scrutin de 2017. « Le vote de Michel Angers a atteint son plus bas, avec à peine plus de 9 000 votes. De ce point de vue, c’est un accomplissement important », souligne-t-il.
Du même coup, il estime que la force de sa candidature explique que le taux de participation à Shawinigan a été de 42% contre 35% pour des villes de même taille. On a frappé un mur, c’est clair, mais ici, on s’est rendu un peu plus loin qu’ailleurs. Je suis fier d’y avoir contribué. »
Luc Trudel a fait remarquer que tout près de 75% de la majorité du gagnant provient du vote par anticipation et par correspondance (BVA, BVC), alors que pour le « vote ordinaire », c’est à dire celui tenu le 7 novembre, il n’y a eu qu’un écart de 550 voix. « Ceci peut soulever la question de l’opération de vote dans les foyers à la lumière des résultats », laisse-t-il sous-entendre.
Luc Trudel a déclaré être très heureux de sa campagne et en avoir retiré beaucoup de satisfaction. « J’ai voulu prendre le parti des gens ordinaires, défendre l’intérêt des citoyens. J’ai proposé un programme complet, abordé des thèmes difficiles comme la pauvreté, un tabou ici. Plusieurs m’ont mentionné que j’ai fait une campagne propre et me suis tenu droit devant les insinuations et les attaques personnelles, qui elles, ont débuté dès le lancement de la campagne de mon adversaire. Ça ne m’a pas empêché de soulever de nombreux problèmes et incohérences ayant cours à la Ville, sans l’attaquer personnellement. Depuis dimanche, j’ai reçu de nombreux témoignages saluant ma droiture et les valeurs que j’ai défendues. Et c’est ce contexte qui me rend heureux en ce moment. »
Réflexion sur le taux de participation
Compte tenu du faible taux de participation dans l’ensemble du Québec, Luc Trudel croît que le gouvernement doit réfléchir à la situation du vote dans les villes. « Au-delà de la pandémie et du vote fédéral, il faut s’apercevoir qu’il y a un sérieux problème. Mais contrairement à Michel Angers qui proposait de multiplier les méthodes de vote, le candidat défait croit qu’il faut plutôt combattre le cynisme et le décrochage démocratique en renforçant la probité du processus électoral et de la gestion municipale.
« On a vu tellement d’histoires de manipulation, de copinage, de malversation et de fraude au municipal dans les dernières années. Et de plus en plus, le système judiciaire faillit à la tâche alors que les arrêts de procédure se multiplient. Ça, ça fait mal au système! Y’a de quoi décourager les électeurs de voter. »
Il souligne de plus que dans les villes comme Shawinigan, les responsables des élections se trouvent pendant quatre ans avant et après la période électorale de 35 jours directement sous les ordres de leurs patrons. À Québec, le DGEQ n’est pas nommé par le pouvoir exécutif, mais au 2/3 des membres de l’Assemblée nationale pour garantir son indépendance.
Des dossiers à suivre
Comme simple citoyen, Luc Trudel entend continuer de jeter un regard attentif à la vie municipale. Des dossiers importants ont fait l’objet de débats durant la campagne. Le premier est certainement la situation financière de la ville et le niveau de taxation. « Un dossier qui va exiger une discussion en profondeur dans les prochaines années », dit-il.
Aussi, le dossier de l’usine de traitement de l’eau potable a fait couler beaucoup d’encre. « J’ai posé des questions très simples à monsieur Angers sur les coûts réels des travaux à date, ainsi que ceux à venir. La campagne étant terminée, je souhaite qu’il fasse état en détail de la situation », conclut-il, en ajoutant qu’à la lumière des résultats de l’élection du 7 novembre, Michel Angers devra tenir compte davantage des griefs exprimés par les citoyens. (B.L.)