Un repêchage avec beaucoup de surprises
HOCKEY. Au moment d’écrire ces lignes, les Cataractes de Shawinigan détiennent 11 choix pour le prochain repêchage de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) les 25 et 26 juin prochain. Avec l’arrêt des activités dans le monde du hockey lors de la dernière saison, le dépisteur en chef des Cats Mario carrière s’attend à un encan avec plusieurs rebondissements.
Si le directeur général Martin Mondou ne bouge pas, les Cataractes devraient parler pour une première fois au neuvième échelon de la première ronde puisque l’organisation a jeté l’éponge avec Michael Mastrodomenico qui a plutôt choisi l’Université Notre-Dame dans la NCAA. «On remet Mastrodomenico disponible au prochain repêchage, et on reprend notre choix au neuvième rang si rien ne change. C’est le bout que je ne contrôle pas. Je ne travaille pas en termes du nombre de choix que nous avons, parce que ça peut changer rapidement avec des échanges au repêchage. Notre liste est prête et je dois me préparer pour toutes les éventualités», souligne d’entrée de jeu M. Carrière.
Le second choix des Cataractes est prévu pour la troisième ronde.
En comprenant Mario Carrière, on compte une dizaine de dépisteurs au sein de l’organisation.
Toutes les formations sortent de leur zone de confort n’en ayant pas ou peu vu les joueurs disponibles pour les raisons que nous connaissons. «Au départ, un repêchage c’est un exercice qui est compliqué parce qu’on fait de la projection. On prend un jeune de 15 ans, et on essaie de le projeter dans le temps quel genre de joueur il sera à l’âge junior. Et cette année, il n’y a pas eu de hockey au Québec. On doit travailler d’une façon différente, et c’est un exercice encore plus ardu. On travaille avec des vidéos de matchs du mois d’août-septembre avant que tout s’arrête. On a vu des matchs sur le web, mais techniquement, la projection est encore plus difficile puisque ce sont des gars qui étaient bantam AA et qui feront le saut au junior majeur. C’est beaucoup de travail de gratter pour aller chercher de l’information avec les entraîneurs», exprime le dépisteur en chef.
Toutefois, il y a eu une saison dans les Maritimes, et les dépisteurs ont pu mieux évaluer le jeu de ces joueurs. «Ça sera un repêchage avec beaucoup de surprises! Habituellement, il y a une certaine logique qui suit la liste d’espoir, mais cette année il n’y a plus de logique. Les dépisteurs des maritimes peuvent être avantagés d’avoir vu plus de joueurs. Comme il y a plus de matériel d’évaluation avec ces joueurs, il y a une certaine zone de confort qui s’installe. Alors, j’oserais penser qu’il pourra y avoir un peu plus de joueurs des maritimes repêchés en raison de cette zone de confort des dépisteurs.»
Avec l’année particulière et le fait que les dépisteurs doivent utiliser plus leurs contacts pour obtenir l’information via les entraîneurs, M. Carrière qualifie l’exercice de travail de moine. «L’an passé, on trouvait ça dur parce qu’il n’y avait pas eu de séries au midget AAA et qu’il n’y avait pas eu de camp d’évaluation, alors on peut s’imaginer le travail que ça demande avec aucun tournoi, aucune saison, et aucune série éliminatoire, comment c’est ardu et compliqué. Je dois lever mon chapeau à notre groupe de dépisteurs qui a fait tout un travail de recherche, beaucoup de web, et beaucoup d’entrevues avec les jeunes. C’est dur pour un dépisteur parce que ça aime être dans les arénas et valider leur information. Habituellement, je peux voir entre 350 à 380 matchs par année, alors que cette année, j’ai passé mon temps dans mon bureau devant un ordinateur et d’obtenir les informations avec les entraîneurs que le jeune a eu. Ce n’est pas toi qui as vu le jeune, alors tu dois te fier à ce qu’on te dit. C’est toute une autre histoire pour évaluer la progression qui est très importante à l’âge de 15 ans. C’est un travail qui me sort de ma zone de confort. Ce repêchage ne rendra peut-être pas justice à plusieurs joueurs.»
M. Carrière ajoute que les entrevues avec les joueurs par zoom sont plus pointues comparativement aux autres années. «C’est tout à fait normal pour nous pour avoir plus d’information. Et les jeunes le savent aussi. Nous voulons valider l’information reçue par les entraîneurs et le peu qu’on a vu. Ça nous permet d’avoir un certain contact visuel, de voir leur émotion, c’est important d’aller chercher tout ce qui peut nous aider. Les jeunes comprennent qu’on veut être plus pointus, et c’est dans leur intérêt de nous parler et de nous prouver certaines choses.»