Ethnologue en croisade à Shawinigan

L’apport littéraire du clan de la famille Lacoursière, historien comme romancière, est incontestable en région et bien au-delà des frontières du Québec.

La reconnaissance populaire des mauriciens et la fierté des Shawiniganais sont également indéniables. Pour ma part, dans la décennie des années 1960, le prolifique historien Jacques Lacoursière, originaire de Shawinigan, m’a enseigné et m’a profondément marqué pour sa rigueur. Que dire de la complicité culturelle de sa sœur Madeleine à ses écrits sans omettre l’œuvre de la romancière Louise Lacoursière, la puinée du clan des écrivains Lacoursière.

Tout récemment, dans une chaleureuse entrevue aussi riche que décontractée, j’ai fait la connaissance de la compagne de vie de Jacques Lacoursière, Suzanne Marchand, une ethnologue qui possède depuis 2006 un doctorat en Arts et traditions populaires de l’Université Laval. Elle est également spécialiste en techniques de la documentation.

À prime abord, ce qui surprend de cette femme d’analyse, de réflexion et d’introspection, c’est sa grande simplicité, son humilité, son effacement, la limpidité de son discours qui sont autant d’attributs fonciers qui lui confèrent une assurance et une hardiesse libérées des assauts malsains d’une noblesse superficielle, de la bourgeoisie des parvenus universitaires. À l’usure des mots, son discours tout en sobriété inspire l’attachement, la crédibilité, l’adhésion.

Conférencière recherchée

Invitée par la Société d’Histoire et de Généalogie de Shawinigan, Suzanne Marchand tiendra la tribune de ce regroupement, ce dimanche 23 octobre à 9h30 heures lors du Déjeuner-Ciné-Conférence qui aura lieu à l’Auberge Gouverneur. Elle entretiendra son auditoire sur la vie quotidienne des femmes de l’époque de 1900 à 1950. Elle parlera des violences esthétiques imposées par le milieu qu’elle décrit comme les ravages de la beauté et du temps. En somme, elle exprimera sans ambages l’empire de l’éphémère d’hier mais toujours aussi d’actualité de nos jours avec toutefois des approches différentes et plus contraignantes.

Elle traitera des couples mariés qui avaient beaucoup d’enfants, du contrôle de leur fécondité ou des malheurs de leur stérilité, des grossesses et des accouchements. Lors de cette conférence intitulée «Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants», des extraits de films d’époque viendront étayer ses propos et sa recherche pour mieux faire revivre cette période de notre histoire québécoise. Citant le proverbe français datant du début du XXe siècle, l’ethnologue Suzanne en pince-sans-rire dira: «Une jolie femme est le paradis des yeux, le purgatoire de la bourse et l’enfer de l’âme». Voilà qu’avec humour, elle nous ramène aux valeurs de l’époque 1900-1950.

Plus sérieusement, Suzanne nous révèle qu’à toutes les époques de la vie d’un individu ou d’une collectivité, il faut du courage pour briser les conventions afin d’aller au bout de ses convictions. Pour celle qui revêt la simplicité d’être comme un habit de gala, la vraie beauté est d’avoir confiance en soi, comme la vraie richesse demeure la capacité à stimuler autrui à devenir plus confiant. En ce sens, elle prêche par l’exemple. C’est encore sa plus belle et noble transmission.

Ouvert au grand public

Cette causerie sera présentée au profit des quelques trois cents membres la Société d’Histoire et de Généalogie de Shawinigan fondée en 1987. Cet organisme à but non lucratif se prépare à célébrer son 25ième anniversaire dès 2012. Toute la population est chaleureusement conviée à y assister. Il en coûtera 15$ pour les membres et 20$ pour les non-membres. Pour toute information supplémentaire, prière de communiquer avec la relationniste Madeleine Lacoursière en composant le 819 537-5390.