Le vélo bleu d’un homme aux yeux bleus

PORTRAIT. Le bien connu personnage André-Jean Bordeleau, homme de culture aux yeux bleus, sillonne, sur son vélo bleu, sous un ciel bleu comme à la pluie battante, le quartier champêtre de son pays d’enfance. Tôt au printemps à tard en automne, il roule jusqu’à en avoir les lèvres bleues par le froid. Lors de ses randonnées, sa collation de prédilection demeure une bouteille d’eau fraiche avec un fromage bleu d’Auvergne. Il est prudent, jamais d’ecchymose, aucun bleu sur les bras. L’hiver venu, ranger son vélo lui donne des bleus à l’âme. L’indifférence de ses congénères pour sa terre natale lui fait vivre une colère bleue. Le bleu est sa couleur favorite; le bleuet, son fruit de prédilection; le bifteck bleu, son met préféré; la Dame en Bleu, sa chanson fétiche. Il est un nationaliste pour qui le drapeau bleu fleur de lys répond à ses aspirations profondes. S’il fait du vélo, c’est pour s’oxygéner, s’éviter d’avoir le sang bleu. Tout ce petit «détour bleuâtre» pour introduire un homme d’implication culturelle et communautaire d’exception dont le partage et le rayonnement suscitent l’admiration et une fraternelle affection de ses concitoyens.

 

Qui est donc ce valeureux cycliste plus poétique qu’athlétique

André-Jean Bordeleau est né à Almaville-en-Bas le 4 novembre 1940. Marié à Suzanne Bourque depuis le 10 août 1963, il est père de Marie-France née en 1966 et Pierre-André en 1969. Il est détenteur d’un baccalauréat en pédagogie, options français et histoire, de la défunte École Normale Maurice-L.-Duplessis (1959-1963). De 1963 à 1969, il amorcera sa carrière à l’École St-Georges. De 1969 à sa retraite en 1997, André-J. enseignera l’anglais comme langue seconde à l’École Val-Mauricie. Son implication sociale est culturellement fort diversifiée. Il parraine des échanges linguistiques au Canada et en Europe. Il est vice-président des Fêtes du 75ième de Shawinigan-Sud, membre fondateur de la Société d’Histoire et de généalogie du Shawinigan fusionné. En 1998, il formera le groupe de retraités, Mercam, qui se réunit tous les mercredis. Il s’impliquera comme fondateur du ciné-club Les Beaux Lundis (2003) et contribuera par ses interventions à protéger la langue, le patrimoine et l’identité québécoise. Enfin, il signe sporadiquement des lettres d’opinions dans les pages du quotidien régional.

Recueil tout en plénitude, en gratitude, en béatitude

Prochainement, soit le 9 mai 2014, André-J. Bordeleau procèdera au lancement d’un recueil de 122 pages intitulé «Journal d’un citadin-cycliste en campagne», édité à la Société Scientifique Parallèle. C’est son ami Jean Brousseau qui l’incita à produire cet ouvrage fabuleux pour l’originalité et l’acuité des textes et des photos. La complicité essentielle de Yvon Leclerc à la mise en page et à l’infographie aura fait jaillir un produit culturel parmi les plus incitatifs à promouvoir le tourisme en région. Leclerc est le magicien de l’image, Bordeleau celui des mots. La piste cyclable personnel de l’auteur, son parcours mythique et habituel, se situe dans les rangs St-Michel, St-Pierre, St-Mathieu dans le voisinage des paroisses St-André, Ste-Jeanne-d’Arc, St-Sauveur et Notre-Dame de la Présentation sans omettre son alma mater, Almaville-en-Bas. C’est là que tout s’initie, se développe, se concrétise en écriture luxuriante. Il parlera de chirurgie routière pour décrire le pavage des chemins, de cathédrales des champs pour désigner les belles et nobles granges, de chorale aquatique pour le chant des ouaouarons, de ouate céleste pour nous référer aux nuages, etc. Ce sont autant de mots et d’expressions qui charment, qui émeuvent, qui enivrent le lecteur. Quant aux images, elles nous propulsent en première loge dans l’observation de la nature, en toute saison, à toute heure du jour, par beau temps mauvais temps, en chaude, humide, rafraîchissante et froide température. Les photos sont tantôt parfums, bruits et chants, parfois douces souvenances et rappels historiques mais toujours un régal visuel d’images sublimes. Des révélations historiques nous font apprécier la vie calme, sereine et ingénieuse de nos aïeux vaillants et prolifiques. Ce chef-d’œuvre littéraire inspire le respect et la reconnaissance envers nos pionniers et tout autant pour son auteur aussi fécond que magnanime, André-Jean Bordeleau. Le roi du vélo de campagne dédicacera son tout premier volume à son meilleur ami Reynald Roberge, un grand précurseur et mécène de la vie culturelle et artistique à Shawinigan que la maladie a forcé à se retirer de toute vie sociale.