Relations franco-québécoises plus attachantes

Dès 1968 et 1969, des échanges franco-québécois permettaient aux athlètes du défunt Club Aquatique du Service de la Récréation de Shawinigan de créer des liens avec nos cousins et cousines de France, qui quarante-six ans plus tard, perdurent encore entre les familles concernées.

Les auberges de jeunesse du Québec comme celles de Grenoble, de Chamrousse, d’Alpe d’Huez, de ST-Pierre de Chartreuse et du Col de Condere auront permis aux Gaston Paré, France Boisvert, Douglas Corpus, Jacqueline Goulet et de nombreux autres participants shawiniganais de vivre des stages de perfectionnement athlétique qui auront marqué leur existence. D’autre part, nous accueillions, en août et en septembre 1968, les directeurs Robert Mazard et Roger Esneault ainsi que leurs groupes respectifs par des relations de cordialité, de bonne entente et d’entraide technique dont nous nous commémorons encore les doux souvenirs.

Leurs perceptions et les nôtres

À cette époque, nos visiteurs français étaient agréablement estomaqués par les grands espace, les paysages verdoyants à l’infini, par les folkloriques «Cabanes au Canada», par le monde intriguant des réserves indiennes mais surtout par l’accueil chaleureux et spontané du mauricien, par son authenticité et sa simplicité. Nos touristes de la mère patrie souhaitaient croiser dans la rue de vrais autochtones, se faire photographier en leur compagnie et leur artisanat avait la suprême valeur. Tous ses élans touristiques étaient de bonne foi.

Nos visiteurs étaient même victimes des informations et de la propagande véhiculées par nos promoteurs touristiques de l’époque. Qu’il suffise de rappeler que nous venions tout juste de vivre l’Exposition Universelle de Montréal de 1967. Que les temps, les informations et a fortiori les perceptions de nos visiteurs ont évolué près d’un demi-siècle plus tard!…

Visiteurs français d’aujourd’hui

Lors du séjour de voyage de mes nouveaux amis français, Marie-Claude Battaglia et Jean-Paul Miara, du 16 janvier au 2 mars 2014, je me suis plu à multiplier les rencontres fraternelles pour mieux découvrir leurs attraits, leurs attentes lorsqu’ils sont en visite chez-nous.

Grâce à l’internet et à nos hôtels touristiques érigés en pleine forêt comme le prestigieux Hôtel Sacacomie, nos actuels visiteurs européens s’enivrent encore de nos immensités territoriales vierges mais davantage de la possibilité d’établir une cordiale promiscuité avec le Québécois du Canada pour apprécier sa jovialité, son humour, sa simplicité. La restauration, la visite de nos musées, la pratique de nos sports et de nos activités saisonnières demeurent leurs inclinaisons favorites. Spontanément, Marie-Claude et Jean-Paul, nous ont révélé qu’ils ne sont pas ici pour nous enseigner quelque chose mais pour partager nos valeurs profondes de penser et d’agir.

Ils sont d’un contact facile, généreux et fort attachant. On n’y retrouve plus de ces prétentions, d’une certaine arrogance et suffisance qui habitaient l’âme de certains visiteurs d’outre-mer de la décennie des années 1960-70. Ils savent nous aimer tel que nous sommes, nous les adorons tels qu’ils sont.

Visite en toute autonomie

Jean-Paul est un consultant en hôtellerie, un spécialiste en technique de réception et de fidélisation et son épouse Marie-Claude lui offre un appui inconditionnel dans plusieurs tâches opérationnelles. Tous les deux parcourent le Québec en tout sens avec une auto de location mais surtout avec une édifiante curiosité et une rare autonomie. Ils en sont à un deuxième séjour pour savourer le Québec tout blanc. Ils projettent, dès septembre 2014, de revenir au pays pour un séjour de 6 semaines afin d’y découvrir le Québec tout en couleur d’automne.

Ces êtres d’une belle ouverture et d’une grande sensibilité sont envoûtés par nos poètes Félix Leclerc et Gilles Vigneault, par la chaleur des Shawiniganais vivant dans un froid sibérien. Jadis, en silence, dans nos relations franco-québécoises, on a connu des maux d’amitié. Aujourd’hui, à voix haute, on se dit des mots d’amitié.