Un rendez-vous avec le 7e art qui dure depuis 20 ans
CINÉMA. Avec près de 350 membres, dont la grande majorité est assidue aux représentations, le ciné-club Les Beaux Lundis de Shawinigan est l’un des plus importants et dynamiques au Québec.
En début d’automne, ces cinéphiles étaient réunis dans le hall du Cinéma Biermans pour souligner les 20 ans de fondation du regroupement. « Nous sommes rares ciné-clubs à être intégré à un cinéma commercial », révèle Daniel Lanouette, président des Beaux Lundis.
Lors de sa fondation en 2003, les administrateurs du nouveau regroupement avaient approché Claude Bellerive, propriétaire du seul cinéma encore existant à Shawinigan. Au début des années 2000, les frères Jean-Pierre et Jean-Claude Frigon avaient relancé le Cinéma Cartier, sur l’avenue Saint-Marc, pour y projeter des films de répertoire. Un incendie avait cependant mis un terme à cette expérience, courte mais prometteuse, qui avait en quelque sorte semé les germes du futur ciné-club.
« M. Bellerive avait dit, si vous avez 50 membres, je vous réserve une salle. Il y a eu une centaine de spectateurs lors la première représentation. Aujourd’hui, nous avons la même excellente collaboration avec sa fille Mélanie. Nous recevons la même visibilité que les films commerciaux et elle nous laisse carte blanche pour le choix des films même si certains peuvent parfois être dérangeants », souligne Colette Caron, présidente ex officio et membre du ciné-club depuis les tout débuts.
Les Beaux Lundis présente 32 films par année, un par semaine de septembre à mai, à raison de quatre représentations hebdomadaires (lundi à 13h30 et 19h et jeudi à 15h et 19h). Le choix des films est le fruit des discussions entre les huit administrateurs du ciné-club. « Quand on se rencontre lors de nos CA, on règle d’abord les questions administratives puis lorsque vient le temps de débattre du choix des films, ça devient comme notre bonbon parce que chacun de nous est un cinéphile passionné. Les festivals de Cannes, Berlins, Venise, TIFF à Toronto, on est vraiment à l’affut de tout ça », sourit Daniel Lanouette.
Chacun des administrateurs arrive donc avec ses choix de longs métrages et en fait valoir ses mérites à tour de rôle afin d’en arriver à un consensus. « Il y en a qui s’impose d’eux-mêmes, mais on essaie aussi de varier les genres. Il va y avoir des films en version française, d’autres en version originale, mais sous-titrée. Des thrillers mais aussi des drames psychologiques et des comédies parfois. On essaie de trouver un équilibre », explique Colette Caron.
Sortir de sa zone de confort
« Il arrive qu’on se trompe dans nos choix et nos membres nous le disent, mais en règle générale, ils sont bien reçus. Ce n’est pas du Disney qu’on projette et nos membres le savent. Parfois, ils vont quitter la salle avant la fin parce qu’on les a fait sortir de leur zone de confort, pas parce que le film était ennuyant. On essaie toujours qu’un membre du CA soit présent à chacune des quatre représentations pour justement tâter le pouls des membres dans la salle à la sortie du film », explique le président des Beaux Lundis.
Dans le cadre de la Semaine québécoise des rencontres interculturelles, du 6 au 12 novembre prochain, le ciné-club s’est associé au SANA de Shawinigan pour présenter un film sur le thème de l’immigration. « C’est un commentaire qu’on entend souvent de nos membres. Quand ils sortent du film, ils aiment avoir le sentiment d’avoir appris quelque chose. On a présenté dernièrement un film ukrainien (Le serment de Pamfir) et nos cinéphiles apprécient d’avoir été emmenés dans d’autres pays », ajoute Colette Caron.
Les cartes de membres du ciné-club sont au coût de 45$ (42$ en prévente) et 40$ pour les étudiants. Il en coûte 5$ pour assister à représentation pour les membres, mais l’entrée est gratuite pour les étudiants. Pour en savoir plus sur Les Beaux Lundis, consultez leur site web au www.lesbeauxlundis.com