Des informations ont été cachées dénonce le syndicat
EMPLOIS. Le Syndicat des employé-e-s de l’impôt (SEI) Section 10005 œuvrant au Centre national de vérification et de recouvrement (CNVR) de Shawinigan trouve déconcertant le mutisme du député-ministre François-Philippe Champagne, de même que du maire Michel Angers, devant la décision de Services Publics et Approvisionnement Canada de réduire de 40% la superficie du nouvel édifice actuellement en construction.
Dans un communiqué, le président du syndicat, Julien Nobert, recense la chronologie des événements jusqu’au 24 juillet dernier, journée au cours de laquelle le toit du futur immeuble a été installé au-dessus du 3e étage alors que les plans initiaux prévoyaient quatre étages. De même, l’édifice comptera finalement trois ailes, soit une de moins que prévu.
Le SEI affirme avoir pris connaissance à la mi-avril d’une rumeur voulant que le gouvernement fédéral supprime un étage et réduise l’empreinte au sol du nouveau centre. « À ce moment, monsieur Champagne nous avait promis que le projet demeurait tel que présenté alors que monsieur Angers avait mentionné ne pas être au courant du dossier. », soutient le syndicat dans son communiqué.
À la fin juillet, alors que l’évidence ne peut être réfutée, le ministre Champagne justifie la décision « par des changements postpandémiques dans l’organisation du travail et l’ouverture au télétravail par l’entremise d’une lettre d’entente obtenue suite à notre grève. » Soulignons que les employés de l’Agence du revenu du Canada (ARC) avaient déclenché une grève du 19 avril au 4 mai.
Soulignant que la convention collective entre l’ARC et le syndicat n’ayant été signée que le 27 juin, « la décision de modifier le projet a été prise bien avant ce moment », soutient Julien Nobert qui dit que MM. Champagne et Angers avaient alors contacté le syndicat pour exprimer leurs désapprobations devant ses sorties publiques.
« M. Champagne nous informe qu’il vient tout juste d’apprendre la nouvelle, alors que M. Angers répète qu’il n’est pas au courant et qu’il effectuera des recherches. », peut-on lire dans le communiqué.
Persuadé que la Ville de Shawinigan était au courant de la décision du gouvernement du Canada, le SEI a adressé une demande d’accès à l’information. À la suite de la lecture des documents obtenus, le syndicat affirme que « la municipalité a acquiescé à la demande de modification du permis en date du 10 mars 2023, bien avant l’obtention de notre lettre d’entente. La modification est libellée comme suit : Une section de l’aile droite est éliminée (entre les axes cS et cM) à tous les niveaux, et le niveau 4 est supprimé sur l’ensemble du bâtiment. Nous avons une réelle difficulté à concevoir que nous ayons été à même d’obtenir cette information, alors que le maire dit ne pas être au courant. Le mutisme de nos élus dans ce dossier est plus que déconcertant », dénonce Julien Nobert qui dit toujours attendre des explications de la part de MM. Champagne et Angers dans ce dossier.
Le SEI prétend que même si 40% de la superficie de l’édifice a été amputée, ce qui signifie la suppression de 400 espaces de travail, le budget de 136 millions$ alloué pour sa construction demeure toujours.
Enfin, le syndicat dit s’inquiéter de la disposition des espaces de travail que l’ARC veut mettre en place. « Selon ce modèle, un employé pourrait être appelé à devoir changer d’espace de travail à plusieurs reprises au cours d’une même journée. Nous avons donc plusieurs préoccupations à ce sujet, notamment pour des raisons de sécurité des renseignements », écrit le SEI.