Il se déplace pour réparer des grues
NOTRE-DAME-DU-MONT-CARMEL. Un jeune entrepreneur de Notre-Dame-du-Mont-Carmel vient de se lancer à son compte dans un domaine très spécialisé: la réparation et l’entretien de grues. À 26 ans, après avoir acquis plusieurs années d’expérience dans le domaine, Yannick Santerre a eu envie de se démarrer sa propre entreprise.
Santerre Mécanique de grues n’offre pas ses services seulement en Mauricie mais bien partout à travers le Québec. La liste de ses clients est surtout composée de locateurs de grues.
« Je me déplace sur les chantiers pour aller réparer des grues ou au garage des clients pour faire des entretiens, des maintenances, des réparations de tout type. »
Seules quelques entreprises effectuent un travail comparable à celui que propose la nouvelle entreprise depuis le 1er septembre.
« Il y a pas beaucoup de compétiteurs, peut-être quatre ou cinq au Québec. Tout le monde manque d’employés ce qui fait que souvent, les délais sont quand même élevés. Quelqu’un qui n’a pas beaucoup de grues ne peut pas se permettre d’attendre trois semaines que sa grue se fasse réparer. Ça prend quelque chose de plus rapide. C’est là que souvent on se tourne vers moi. »
Yannick compte plusieurs années comme employé chez Guay, où il a occupé différentes fonctions.
« J’ai été mécanicien pendant à peu près cinq ans, j’ai fait deux ans comme contremaître de garage, puis j’ai été chef mécanicien des grues conventionnelles sur chenilles pendant deux ans. »
Même s’il se plaisait à son travail, l’idée de devenir son propre patron lui trottait dans la tête depuis un bon moment.
« C’est sûr que c’est un beau défi. Ça faisait vraiment longtemps que j’y pensais, ça faisait peut-être cinq ou six ans que j’avais fait un ASP en lancement d’entreprise. J’attendais tranquillement, ça allait bien à mon emploi où j’étais. À un moment donné j’ai pris la décision de me lancer. Je me suis référé un peu au marché que je connaissais. Ce n’est quand même pas quelque chose de commun quelqu’un qui se part en mécanique seulement de grues. »
L’entretien et la réparation de grues de tout format est effectivement un domaine plutôt niché. En plus Yannick a l’avantage de se spécialiser dans les modèles de conception allemande.
« Les grues sur lesquelles j’ai travaillé dans ma carrière, ça va de trois tonnes jusqu’à 1500 tonnes. C’est de la grosse machinerie. Ce qui me démarque c’est que j’ai plus de connaissances sur les grosses machines allemandes, sur les machines à plus haut tonnage. Les compagnies qui viennent de l’Allemagne, c’est quand même assez spécifique. Tout est différent, même les plans électriques. »
Appui de la MRC
La MRC des Chenaux a appuyé le projet d’entreprise de Santerre Mécanique de grues en lui accordant une subvention de 3000 $ du Fonds Jeunes promoteurs et un prêt de 18 000$ du Fonds local d’investissement et du Fonds local de solidarité, un coup de pouce financier dont le jeune entrepreneur n’aurait pas vraiment pu se passer.
« Ç’aurait été plus compliqué. Il aurait fallu que je fasse plus de sacrifices. C’est une belle aide pour démarrer mon entreprise. »
Pénurie de main-d’œuvre
Pour le moment, Yannick travaille seul. Il prévoit l’embauche d’un premier employé vers le milieu de 2025. Cependant, le manque de main-d’œuvre touche son secteur, peut-être encore plus durement.
« Vu que c’est un domaine spécialisé, la recherche d’employés est plus complexe. Le mécanicien que j’envoie sur la route, il faut qu’il soit quand même autonome et qu’il connaisse très bien les grues. C’est plus difficile de trouver la main-d’œuvre. »
De plus, le manque de formation représente un obstacle pour l’entrepreneur qui ne peut pas assumer seul la formation complète de futurs employés.
« C’est beaucoup d’années pour comprendre comment ça marche vraiment. Il faudrait que je le prenne avec moi dans mon camion pendant trois ou quatre ans pour tout lui montrer, pour qu’il ait une base pour pouvoir servir les clients. Il n’y a pas vraiment de formation. Les formations les plus proches seraient mécanique de véhicules lourds ou mécanique d’engins de chantier, mais on ne voit pas les grues dans ces cours-là. Ça donne une bonne notion de mécanique, mais les grues, ça s’apprend vraiment sur le tas. »