L’abbé Marcil se concentre sur la persévérance scolaire

COMMUNAUTÉ. Les abbés ­Martel et ­Marcil ont passé 50 ans à aider la population de ­Shawinigan en mettant sur pied plusieurs organismes répondant à des besoins précis. Maintenant que tous ces organismes sont devenus indépendants, les Œuvres des abbés ­Martel et ­Marcil concentrent leurs activités sur le volet persévérance scolaire lancé en 2012.

L’abbé ­Yves ­Marcil poursuit d’ailleurs son travail quatre jours par semaine au bureau pour appuyer ­Steve ­Lemire qui a pris le relais à la direction générale des Œuvres il y a environ un an.

«  ­On n’a pas coupé les ponts avec les organismes, précise M. Lemire. On est encore là pour aider s’ils ont besoin. Ils arrivent avec une idée, on étudie tous les projets. On ne dit jamais non.  »

Le nouveau directeur général des Œuvres et l’abbé ­Marcil se complètent bien, selon ce dernier, grâce à la combinaison de leurs compétences respectives.

«  ­On a les mêmes valeurs, c’est ça qui fait notre force. On a le même objectif. Steve a une autre perception sur le terrain, différente de la mienne. On devient complémentaire. On a chacun nos réseaux. Avec l’histoire que j’ai, ça sécurise les gens. Steve développe d’autres formules. On fait un bon bout de chemin comme ça.  »

Lors de la réorientation des activités des Œuvres, l’autonomie a été donnée à des organismes comme le ­Centre ­Roland-Bertrand. Les Œuvres des abbés ont redéfini leur mission et ont ciblé la persévérance scolaire.

«  ­André et moi avons travaillé sur les conséquences, explique l’abbé ­Marcil en évoquant son fidèle acolyte de toutes ces décennies. Le logement, la nourriture, les besoins primaires, on va régler ces ­problèmes-là puis après ça, on va aller à la source. On s’est dit que si on préparait des diplômés, c’est sûr qu’il vont avoir un emploi. On prend tous les moyens pour avoir des étudiants qui vont être responsables demain.  »

Le programme est offert à des étudiants de l’École secondaire des ­Chutes. Ils bénéficient d’un suivi personnalisé qui les aide à retrouver le goût d’étudier et à surmonter les obstacles qu’ils peuvent rencontrer.

«  ­Je suis un partisan de l’excellence, ajoute M. Lemire. On est là juste pour les jeunes. On fait tout ce qu’on peut et on leur donne tous les outils pour que ce soit plaisant d’étudier.  »

Le programme stimule les jeunes tout en éliminant les raisons qui pourraient les faire abandonner leurs études. En plus de l’aspect scolaire, les étudiants font toutes sortes d’activités, parfois selon leurs idées, parfois par des surprises élaborées en collaboration avec des partenaires.

«  ­Tant que c’est pour l’humain, insiste M. Lemire. Si le projet est relié à l’humain, ça risque d’avoir des bons résultats. Oui on va au cinéma, on va jouer aux ­mini-putt. Mais pour les grosses activités qui les sortent de leur zone de confort, les étudiants apportent des suggestions. On prévoit des budgets pour des belles activités, par exemple, on est en train d’organiser un séjour dans un chalet. On fait aussi des partenariats comme pour les tours d’avion.  » (voir autre article).

Financement

Le modèle mis sur pied à l’École secondaire des ­Chutes en inspire d’autres.

«  ­Il y a d’autres écoles qui m’ont approché, mentionne l’abbé ­Marcil. Il devrait y en avoir dans toutes les écoles, mais ça prend des ressources.  »

Une nouvelle formule de financement est actuellement en élaboration. «  ­On développe du parrainage avec le ­CA pour avoir des parrains qui donnent 5000 $ par année et qui s’engagent auprès d’un jeune.  »

Le tournoi de golf annuel demeure un incontournable pour le financement des Œuvres. La dernière édition a permis de récolter un montant record de 42 000 $.

«  ­On a un partenaire financier, ­IA ­Assurance, qui organise le tournoi de golf depuis quelques années, explique M. Lemire. Michaël ­Bournival sera notre président d’honneur cette année. Il a travaillé fort, il a persévéré après sa carrière. C’est un bon modèle.  »

L’ancien capitaine des ­Cataractes et joueur de la ­LNH s’est vu remettre la médaille de la gouverneure générale du ­Canada pour souligner la meilleure moyenne au baccalauréat obtenue à la fin de ses études en kinésiologie à l’UQTR.

Une biographie en préparation

Avec toutes ses implications au fil des ans, il n’est pas surprenant d’apprendre que l’abbé ­Marcil fera bientôt l’objet d’une biographie.

«  ­Ils veulent faire un livre sur mon parcours. J’ai parlé avec ­Mario ­Lachance d’Appartenance ­Mauricie. Ils vont me mettre en contact avec un historien.  »

Le récit promet d’être riche en histoire et en rencontres.

«  ­On a commencé sur la rue ­Laval. André est arrivé un an avant moi à ­Saint-Marc. Je suis arrivé ici en octobre 72, je partais de ­Saint-Tite où j’ai passé trois ans. C’est là qu’on a ouvert un local. On servait le café. Ç’a commencé comme ça.  »

L’abbé ­Marcil reste fidèle à son parcours lorsqu’il décrit la mission actuelle de l’organisme avec une image éloquente.

«  ­On ne sait pas ce qui va rester, mais on sème. Dans l’Évangile, on sème et on ne sait pas dans quelle terre ça tombe, sauf que nous, on se permet de labourer le sol, aussi, et on arrose de temps en temps.  »