« Le plus grand site permanent de jeux de rôle au monde »

SAINT-MATHIEU-DU-PARC La 27e Grande Bataille de Bicolline s’est terminée en fin de semaine dernière avec un nombre record de 5700 participants, soit 800 de plus qu’en 2023.

« Ça fait 30 ans que le Duché de Bicolline a été fondé, mais les Grandes Batailles n’ont pas commencé la première année et il y a eu une annulation avec la COVID. C’est le plus grand site permanent de jeux de rôle au monde. Il y a des événements plus gros en nombre, mais ce ne sont que des sites éphémères », explique Hugo Péloquin, coordonnateur adjoint de la Grande Bataille.

Depuis quelques années, les Américains débarquent en masse à Saint-Mathieu-du-Parc pour participer à l’événement. « C’est rendu un standard, on en avait environ 400 cette année. Des promoteurs là-bas montent des groupes organisés pour venir ici. On avait aussi des Français, des Belges, des Australiens. Dans le passé, on a eu aussi des participants de l’Asie, du Japon et même du Moyen-Orient. »

Comme dans les éditions précédentes, la journée de vendredi est ouverte au grand public qui peut se mêler aux  »guerriers », mais en portant un costume de circonstance. « La notion de décorum est très importante à Bicolline. Le mot décorum, ça veut dire respecter l’ambiance et le style de jeu. On a une personne à l’entrée qui filtre les gens et s’il y a des éléments à corriger, ils sont dirigés vers certains commerces qui peuvent compléter leur costume », poursuit Hugo Péloquin.

Chacun des participants d’un jour reçoit une carte de domiciliation et des solars, soit la monnaie de Bicolline. « Les gens peuvent transiger ces deux éléments avec les joueurs. Les visiteurs ne participent pas aux jeux virtuels, mais ils participent vraiment aux jeux de rôle terrain. Et là, on dit à tout le monde, protégez cet avoir-là et négociez sa valeur à travers vos différentes rencontres et sur le terrain. C’est un peu votre identité que vous allez remettre au groupe comme une ressource pour qu’eux puissent faire des actions dans le jeu. »

Avec plus de 250 bâtiments sur le terrain, le Duché de Bicolline est en quelque sorte à Saint-Mathieu-du-Parc ce que le Vatican est à l’Italie, un pays enclavé dans un pays. « Ce sont des bâtiments sous cession, c’est-à-dire qu’ils appartiennent aux participants pendant un bail emphytéotique. Les gens mettent beaucoup de sous dans ces constructions. Plusieurs dizaines de milliers de dollars, et même des centaines de milliers pour certaines d’entre elles. »

Le village médiéval compte une quinzaine de kilomètres de sentier et de routes. « Quelqu’un voulait visiter l’ensemble du site, ça pourrait prendre de quatre à cinq heures de marche pour faire le tour au complet. Il y a vraiment de grandes installations. On parle de deux villages principaux et ensuite, quelques grandes sections bien définies comme le campement pour les tentes, la zone de combat avec le fortin, le quartier marchand, les zones de jeu dans les bois. Le site existe pour les joueurs et par les joueurs. Les participants, c’est à eux le terrain. La seule possibilité de visiter pour la population, c’est vraiment la journée découverte du vendredi », termine Hugo Péloquin.