Promouvoir le savoir-faire de nos aïeux

PATRIMOINE.  Installée depuis 1999 dans une résidence construite en 1847, la Maison La Tradition ne pouvait tomber sur un meilleur emplacement pour faire la promotion du savoir-faire et le partage des techniques anciennes de nos ancêtres.

« C’est la maison des Hill », explique la coordonnatrice Martine Champagne en parlant de cette vieille famille de Saint-Mathieu-du-Parc dont le patronyme est intimement associé au sirop d’érable dans la région. Boutique d’artisanat où toute la marchandise est composée d’un minimum de 90% de matières récupérées, la Maison La Tradition est depuis ses débuts, et encore aujourd’hui, l’unique source de financement du Groupe Voix de femmes fondé il y a 35 ans.

« C’est un organisme sans but lucratif voué à la promotion de l’implication des femmes dans leur milieu », poursuit Martine Champagne qui fait partie des trois fondatrices du regroupement avec sa mère Florette, décédée le printemps dernier, et Brigitte Lafrenière, toujours présidente de l’organisme.

L’inventaire de la Maison La Tradition provient d’une centaine d’artisans récupérateurs basés presque exclusivement en Mauricie. « Pour être membre, ça coûte 30$ et ça donne le droit de mettre en vente tes créations ici et aussi de venir acheter des matériaux recyclés, car beaucoup de gens viennent porter des objets dont ils ne se servent plus », explique la coordonnatrice. Une consigne de 35% sur le prix de vente est retenue pour La Tradition et le reste est remis au créateur.

Catalognes, vêtements, tapis tressés, lavettes fabriquées avec des barreaux de chaise, sacs réutilisables faits avec du ruban magnétique de cassettes VHS, paires de pantoufles et chapeaux en fourrure provenant d’un ancien manteau, mitaines confectionnées avec la laine d’un vieux chandail détricoté, etc. La boutique regorge de trouvailles aussi jolies qu’ingénieuses. « On n’a rien inventé. Dans leur temps, nos grands-parents essayaient toujours de trouver une utilité aux vieux objets avant de s’en débarrasser », raconte Martine Champagne.

Les bénévoles, nos trésors

La popularité et la longévité de la Maison La Tradition sont beaucoup attribuables au bénévolat. « Nous avons un bon groupe de bénévoles. Ce sont nos trésors. Ils viennent ici pour socialiser tout en assurant l’accueil des visiteurs ou faire le tri de la marchandise qu’on nous apporte », vante la coordonnatrice.  

À l’étroit dans la vieille maison des Hill, La Tradition procédait à un agrandissement il y a quinze ans en construisant une annexe à la demeure. Encore là, le principe de récupération a été au centre du projet en réutilisant les pièces de bois de la charpente d’une maison ancestrale de plus de 200 ans à Pointe-du-Lac.

Depuis plus de dix ans, la Maison La Tradition vend également des poupées chiffons à l’effigie des Filles du roi et confectionnées par des bénévoles. « On a commencé le projet en 2013 pour commémorer les 350 ans de l’arrivée des Filles du roi en Nouvelle-France. On pensait à l’origine en vendre 250 et on est maintenant rendu à plus de 700 », souligne avec enthousiasme Martine Champagne.

Une partie des revenus de la vente des poupées est ensuite reversée dans la communauté via l’organisme TRàSH, une ressource pour les sans-abri à Shawinigan, et La Séjournelle, une maison d’hébergement pour les femmes victimes de violence. « Chacune des poupées porte le nom d’une Fille du roi qui a véritablement existé. On sait aujourd’hui qu’on en a qui sont rendus au Japon, en Autriche, en Belgique, en France, aux États-Unis et même au Sénégal. »

Au côté de sa boutique, la Maison La Tradition présente des conférences et des ateliers, toujours en lien avec sa mission. Cet automne, trois ateliers (confection de tapis tressés et de courtes-pointes et débrouille couture). Info : www.facebook.com/voixfemmestradition

Mission de la Maison La Tradition

La Maison la Tradition déploie son énergie à la préservation des valeurs reliées au savoir et au patrimoine vivant de même qu’à la protection de l’environnement. Ses actions s’observèrent dans différents domaines: scolaire, social, culturel, économique et touristique. La raison d’être de l’organisme est de promouvoir le passage des connaissances (techniques anciennes) dans le respect des talents et des valeurs de chacun.