Pour les Alouettes, la meilleure équipe de l’Est rate la finale de la Coupe Grey
MONTRÉAL — Il est clair pour les joueurs des Alouettes de Montréal que la finale de la Coupe Grey n’opposera pas la meilleure équipe de l’Est aux Blue Bombers de Winnipeg, dimanche.
Tous les joueurs rencontrés lundi ont fait ce constat, quelque 48 heures après la défaite de 30-28 aux mains des Argonauts de Toronto.
«La meilleure équipe ne se rend pas à la Coupe Grey, c’est clair», a lancé le receveur de passes blessé Tyson Philpot.
«Nous leur avons donné ce match, a ajouté celui qui souhaite être de retour pour le début du prochain camp d’entraînement. Après la rencontre, les gars ne boudaient pas, ils se disaient que nous allions être de retour à ce stade-ci [l’an prochain] et que nous allons apprendre.»
«C’est certain que c’est difficile. Un match comme celui-là, on n’en veut jamais, a pour sa part indiqué le garde Kristian Matte. Quand on domine un match comme ça et que seuls cinq ou six jeux peuvent changer la donne, c’est toujours difficile. En même temps, il faut leur donner le mérite, ils ont fait ce qu’ils avaient à faire. C’est certain qu’après avoir vécu ce qu’on a vécu l’an dernier, c’est dur.»
Fajardo estime quant à lui que ce revers s’explique par les mathématiques.
«Nous avons suffisamment bien joué, mais nous avons perdu le ballon quatre fois dans leur territoire. Ce sont au moins 12 points juste là, a-t-il dit. Puis il y a cette interception qui a dévié sur [le demi à l’attaque Walter] Fletcher et qui se transforme en touché pour eux. Nous avons aussi raté deux transformations de deux points. Additionnez tous ces points et vous avez là une bonne vingtaine de points. C’est pourquoi nous croyons que la meilleure équipe a perdu cette demi-finale.»
Au sommet trop tôt?
Le laissez-passer dont les Alouettes ont bénéficié au premier tour éliminatoire a aussi beaucoup fait jaser. Mais aucun des joueurs rencontrés lundi ne croit qu’il explique la défaite subie samedi dernier.
«Le résultat du match n’est pas dû à la semaine de laissez-passer. C’est une question d’erreurs. (…) Quand tu dis que tu te tires dans le pied, c’est vraiment ça. C’est ce qui est dur à avaler. C’est la réalité du sport. Si tu n’exécutes pas, ça va donner un match comme ça a donné», a déclaré le maraudeur Marc-Antoine Dequoy.
«On avait tous les outils pour se rendre, mais on les a mal utilisés. (…) C’est comme sauter en parachute et faire nous-mêmes des trous dedans.»
«Je ne crois pas que nous ayons atteint notre sommet trop tôt, a argué Fajardo. Vous devez toujours gérer la fin de saison. Quand vous obtenez le premier rang aussi tôt, c’est une bénédiction et une malédiction. Vous voulez entrer avec le plus de rythme possible. Même si nous avions terminé sur une série de cinq victoires, nous aurions quand même eu un laissez-passer. Je crois davantage que les blessures à des joueurs clés ont miné notre rythme.»